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Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

Réutiliser la chaleur dégagée par les serveurs pour chauffer écologiquement les bâtiments : tel est le défi que s’était lancé la jeune entreprise Qarnot Computing lors de sa création en 2010. Dix ans plus tard, le pari semble réussi pour la pépite française qui fait partie des leaders européennes en matière de green computing. Un succès auquel n’est pas étranger Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), son actuel Chief Technical Officer (ou CTO, soit directeur technique). L’EPITA est allée à la rencontre cet Ancien pour un entretien forcément chaleureux !

 

Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

Clément avec un radiateur conçu par Qarnot

 

Avant d’intégrer l’école, avez-vous déjà une idée de ce que vous feriez plus tard ?

Clément Pellegrini : Assez jeune, j’en étais convaincu : j’allais travailler dans l’informatique. Toutefois, l’informatique étant un univers très vaste, j’ai mis un peu plus de temps avant de savoir quels domaines privilégier. Et comme j’étais intéressé par les systèmes, les réseaux et la programmation de manière générale, j’ai donc été plutôt content de mon parcours à l’EPITA !

 

Quel a été votre parcours à l’EPITA ?

Comme beaucoup, j’ai d’abord commencé par faire les deux premières années de prépa intégrée, sur le campus de Villejuif puis j’ai eu l’opportunité de partir six mois étudier en Afrique du Sud lors du semestre international de 2e année. À mon retour, j’ai intégré le Cycle ingénieur. Durant ces années, j’ai pu devenir assistant auprès des nouvelles promotions – en tant que YAKA puis ACU– avant de finalement terminer mon cursus au sein de la Majeure GISTRE. J’ai choisi GISTRE parce que cette Majeure me semblait être celle qui me permettrait de faire le plus de « technique », avec le développement de systèmes et de code bas niveau. En fait, à cette époque, je ne me dirigeais pas vraiment vers l’embarqué. D’ailleurs, mon stage de fin d’études ne concernait pas du tout ce sujet. J’étais plus sur du réseau.

 

Ce stage de fin d’études s’est déroulé à l’étranger, n’est-ce pas ?

Oui, à Vancouver au Canada, chez Coho Data, une start-up spécialisée dans le stockage de données qui, malheureusement, n’existe plus aujourd’hui. À mon arrivée, ses effectifs comptaient une quarantaine de personnes et, à mon départ six mois plus tard, nous étions près de 80. On y trouvait surtout des personnes très expérimentées. C’était une vraie chance pour moi, alors le plus jeune de l’entreprise, que de pouvoir les côtoyer et apprendre énormément de choses à leurs côtés. Là-bas, je m’occupais de faire du réseau et, grâce à ces personnes, j’ai pu vraiment accentuer mes compétences en la matière.

 

Une fois revenu du Canada et diplômé de l’EPITA, vous intégrez rapidement Qarnot Computing. Comment aviez-vous entendu parler de l’entreprise ?

En fait, alors que j’effectuais mon stage de 4e année, un de mes amis faisait le sien chez Qarnot. Comme j’en avais eu de bons échos et que j’ai su qu’ils cherchaient à recruter, j’ai décidé d’y postuler à mon retour en France. J’ai passé un entretien puis j’ai reçu une offre pour un CDI en tant que Software Engineer. Pour résumer, cela consistait à faire du développement logiciel. En effet, Qarnot a pour particularité de fournir une plateforme de calcul à ses clients. Je travaillais alors à écrire le code afin de mettre en place toute la structure pour l’API de calcul de l’entreprise. Quand je suis arrivé, nous n’étions qu’une équipe de trois développeurs, dont le CTO de l’époque qui participait lui-même  au développement.

À cette époque, en 2014, Qarnot n’avait pas la même importance qu’aujourd’hui. On pouvait la considérer comme une start-up ?

C’est vrai que nous étions une petite équipe : il y avait les deux fondateurs, le CTO, un autre développeur et moi. Et aujourd’hui, de 5 personnes, nous sommes passés à plus de 50, dont certains sont aussi des Anciens de l’EPITA.

 

Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

Une partie de l’équipe de Qarnot

 

Est-ce que le choix de postuler chez Qarnot reposait aussi sur ce côté « start-up » ?

Oui, d’autant que j’ai toujours voulu travailler au sein de startups ou, du moins, de petites structures : je n’ai jamais été très attiré par tout ce qui est grand groupe ou gros cabinet. D’ailleurs, mon stage de 4e année s’était passé dans un studio de jeux vidéo où évoluait seulement une quinzaine de personnes. Et après mon stage chez Coho Data, ma condition à un retour en France était de justement pouvoir retrouver une petite structure. Au fond, j’ai envie d’avoir un impact sur l’entreprise dans laquelle j’évolue. Or, c’est souvent plus simple dans une start-up que dans un grand groupe où l’on va, par exemple, travailler uniquement sur une partie d’un produit. Ce qui est très intéressant chez Qarnot, c’est que l’on fait nos radiateurs, nos chaudières, tout le développement logiciel embarqué, celui des applications web et mobiles, de la plateforme, etc. Il y avait et il y a toujours beaucoup de choses à faire. Et si je sais que mon travail peut avoir un impact sur Qarnot, je sais aussi que Qarnot peut à son tour avoir un impact sur la société au sens large, de par son positionnement écologique.


Rejoindre une entreprise travaillant sur autant de domaines doit être stimulant pour un jeune ingénieur sortant d’école…

Il y avait tout à faire ! Certes, il existait déjà une base de travail – ils n’ont pas attendu ma venue pour commencer –, mais il y avait quand même pas mal de choses à développer. C’était forcément très motivant de voir ce qu’il y avait à explorer et tout ce qu’il restait à construire.

 

Comment peut-on justement définir l’activité de Qarnot Computing ?

C’est une société qui propose de la puissance de calcul distribuée et qui a la particularité d’utiliser des radiateurs ou des chaudières comme systèmes pour faire tourner ces calculs. Le principe de Qarnot est de récupérer la chaleur fatale des calculs informatiques pour chauffer soit l’air ou de l’eau chez des particuliers. L’entreprise repose ainsi aujourd’hui sur un fonctionnement dit « BtoBtoB ». Puisque les radiateurs et chaudières chauffent grâce à la chaleur dégagée par les serveurs embarqués en leur sein, ils constituent des dispositifs de chauffage écologique. Par ailleurs, le chauffage est gratuit, Qarnot rembourse en effet la consommation électrique de ces appareils pour les personnes qui en sont équipées chez elles. Et en prime, Qarnot fait un pas vers le bâtiment intelligent : les radiateurs sont aussi munis de capteurs de qualité de l’air, d’humidité, de luminosité et de température, des données que nous récoltons et affichons pour le suivi de la vie du bâtiment par exemple. Dans certaines installations, le radiateur fournit également un accès Internet en WiFi. Qarnot se rémunère ensuite sur une seconde partie de son activité, à savoir la vente de puissance de calcul via le Cloud. Aujourd’hui, nous avons deux principaux secteurs d’activité, à savoir la banque – pour tout ce qui est calcul de salles de marchés, comme le calcul de risques et les simulations financières – et l’animation/le rendu 3D – un domaine extrêmement consommateur de puissance de calcul. Au-delà de ces deux secteurs, nous allons explorer tous les univers ayant besoin de cette puissance, soit tout ce qui a attrait au Machine Learning, à l’intelligence artificielle, à la mécanique des fluides, aux simulations météorologiques, aux MedTech/Biotech…

 

 

Les radiateurs et chaudières de Qarnot présents chez des particuliers permettent ainsi à des entreprises de « tourner ».

C’est ça. Nous vendons nos appareils dans des bâtiments déjà construits et nous n’avons pas à payer le refroidissement. Par ce système, nous parvenons à proposer à nos clients une offre moins onéreuse en comparaison avec celles d’autres « Cloud providers », mais aussi une solution ayant un impact moindre en matière de bilan carbone contrairement à des Data Centers classiques. Enfin, on se positionne aussi comme une entreprise française et européenne. C’est ça, notre identité.

 

On peut donc considérer vos radiateurs et chaudières comme des micro Data Centers externalisés ?

Oui. L’approche du Data Center traditionnel consiste à concentrer un maximum de puissance électrique et de serveurs dans un espace contraint – et si l’on regarde les chiffres concernant certaines constructions de Data Centers récentes qui atteignent les dizaines de GigaWatts, on peut se dire que cela devient monstrueux d’une certaine façon. Surtout, les Data Centers classiques tels que nous les connaissons soulèvent d’autres problématiques. Prenons, par exemple, la ville d’Aubervilliers : les Data Centers représentent 50% de l’électricité consommée par la ville. Le jour où il y a une baisse de l’activité électrique, qui sera privé d’électricité en priorité : les Data Centers ou les habitants ? C’est un vrai sujet de société. D’ailleurs, des personnes travaillent aussi sur la récupération de la chaleur émise par les Data Centers afin de la réinjecter dans les réseaux de chaleurs urbains. C’est une approche différente de la nôtre. Nous, au lieu de chercher à récupérer ce « résultat perdu du calcul » qu’est la chaleur, on distribue directement la source de cette chaleur.

 

Ce qui est intéressant dans votre parcours chez Qarnot, c’est que vous avez commencé en tant que Software Engineer avant d’en devenir le CTO. Est-ce un avantage pour votre quotidien aujourd’hui d’avoir connu cette première étape ?

C’est effectivement une belle opportunité qui s’est présentée à moi ! Aujourd’hui, j’occupe ce poste depuis trois ans et mon métier évolue en permanence, ne serait-ce que parce que les équipes grossissent naturellement. Plus il y a de monde et plus je peux déléguer afin de prendre de la hauteur sur ce que je fais. Mes premiers mois en tant que CTO, je faisais plus ou moins encore la même chose qu’en tant que Software Engineer – certes, l’organisation se voulait différente, mais mes tâches au quotidien étaient assez similaires. Aujourd’hui, c’est vraiment autre chose. Je ne fais quasiment plus de programmation, mais je continue de faire de l’informatique, via le système et le réseau, sauf que cela se fait à présent à une échelle plus haute. Pour ce qui est gestion de projet, j’ai vraiment basculé sur un poste de manager : mon rôle est désormais de faire le lien entre nos différentes équipes techniques qui sont spécialisées sur un certain nombre de sujets, comme la plateforme de calcul, l’embarqué, les interfaces, les applications web mobile ou encore les outils internes. Mon travail consiste donc à faire le lien entre elles, mais aussi avec les autres équipes de Qarnot axées sur le commercial, le marketing et la communication. Je fais en sorte d’être le point d’entrée pour la répartition du travail entre ces différentes composantes.

 

Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

La chaudière développée par Qarnot

 

Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

 

Est-ce vous étiez déjà sensible au green computing, soit l’approche écologique et durable de l’informatique, avant de rejoindre Qarnot ?

Même si, il y a six ans, on parlait beaucoup moins de ce sujet, je m’y intéressais déjà. Pour moi, à la sortie de l’EPITA, il était important d’avoir un métier ayant du sens et pouvant avoir un impact positif. D’ailleurs, chez Qarnot, nous ne sommes pas là pour dire qu’il ne faut pas construire des Data Centers : notre approche consiste juste à dire qu’un certain type de calcul n’a pas besoin d’être réalisé dans un Data Center maintenu à 17°, que des alternatives existent. Notre vision, c’est que l’on peut faire mieux sans avoir à faire moins. C’est d’autant plus important que la demande de puissance de calcul va continuer à augmenter et que le nombre de Data Centers va continuer à croître.

 

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier finalement ?

Plusieurs choses ! Déjà, il y a le fait de voir l’entreprise grandir. Se dire que l’on est passé de 5 à 50 personnes depuis mon arrivée, c’est assez exceptionnel. Ensuite, il y a l’activité en elle-même : nous avons plein de sujets sur lesquels nous voulons avancer et je sais que je ne manque pas de travail à ce niveau-là ! Enfin, de par ma position de CTO, j’apprécie beaucoup le fait qu’il n’y ait pas deux journées qui se ressemblent. Même parfois lors d’une même journée, je peux être amené à naviguer entre plusieurs thématiques très différentes. J’ai toujours aimé jongler avec les sujets et c’est finalement une définition de ce qu’est mon poste. C’est aussi intéressant que motivant.

 

Et auriez-vous un conseil à donner aux futurs ingénieurs, de l’EPITA comme d’ailleurs ?

Il ne faut pas craindre de se lancer ni de sortir de sa zone de confort. Comme on est dans un secteur d’activité qui évolue sans cesse, il ne faut pas avoir peur de se remettre en question. Dans ce métier, il faut avant tout être vigilant pour rester à jour sur les nouvelles technologies et les nouveaux sujets. C’est d’ailleurs ça qui le rend aussi excitant au quotidien !

 

Clément Pellegrini (EPITA promo 2014), CTO de Qarnot Computing : « Mon travail peut avoir un impact »

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