Tanguy Dubroca (EPITA promo 2022) représentera la France lors de l’European Cyber Security Challenge, du 14 au 17 octobre 2018
Du 14 au 17 octobre 2018, Tanguy Dubroca (EPITA promo 2022) sera à Londres pour représenter la France au sein de la sélection de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) lors de l’European Cyber Security Challenge, une compétition de hacking de haut niveau. L’occasion de faire le point avec cet étudiant de 2e année passionné par l’informatique à quelques jours du début de ce combat technologique qui opposera pas moins de 17 nations.
Tanguy (au centre, avec la veste bleue) et l’équipe de France
Comment t’es-tu retrouvé à participer à cet European Cyber Security Challenge ?
Tanguy Dubroca : Étant donné que je fais partie d’une équipe participant régulièrement à des compétitions de hacking, j’ai pris part au mois de juin dernier à la Nuit du Hack avec elle et nous avons terminé à la 3e place. C’est grâce à ce concours que j’ai appris que l’ANSSI cherchait à recruter des membres pour faire partie de l’équipe de France pour l’ECSC. Du coup, j’ai postulé !
Depuis combien de temps participes-tu à des compétitions de hacking ?
J’ai commencé en 1re au lycée, puis j’ai intégré l’équipe à mon entrée à l’EPITA. Ce genre de défis me motive pour la même raison que l’informatique me passionne : je cherche toujours à savoir comment les choses fonctionnent. Quand j’utilise un programme sur un ordinateur par exemple, je déteste ne pas savoir comment il marche. Bref, je ne suis pas du genre à me dire que c’est de la magie noire et à passer à autre chose. Au début, je hackais des jeux pour les modifier, puis petit à petit, en faisant des recherches et en suivants les conseils d’amis, je me suis mis plus sérieusement au hacking.
Comment l’ANSSI a retenu ta candidature ?
Pour l’ECSC, l’ANSSI devait sélectionner 10 participants : cinq personnes âgées entre 14 et 20 ans et cinq autres âgées entre 21 et 25 ans. Pour se faire, l’agence se basait sur les résultats des candidats à la Nuit du Hack. Et en cas d’égalité, elle les départageait selon la spécialité du candidat, afin d’avoir au final une équipe assez homogène capable d’être performante sur l’ensemble des domaines de la compétition : cryptographie, web security, mobile security, reverse engineering… Moi par exemple, mon domaine de prédilection, c’est le reverse engineering. Cela consiste à prendre un programme fini et à analyser le code machine pour trouver l’algorithme original. Concrètement, si le programme demande une licence à l’utilisateur, je peux être en mesure d’extraire puis d’abuser de l’algorithme pour trouver la bonne licence. Au fond, le reverse engineering coïncide parfaitement avec mon envie de savoir comment marchent les choses.
La compétition démarre bientôt. T’es-tu préparé en fonction ?
Avec le reste de l’équipe, nous avons pu participer à un stage organisé par l’ANSSI au mois de septembre. Le premier jour, nous avons visité les locaux de l’agence et reçu des conseils en matière d’organisation. Le lendemain, nous sommes allés dans une entreprise qui organise des compétitions de hacking afin de s’entraîner toute la journée. Depuis ce stage, nous avons également accès à une plateforme en ligne spéciale nous permettant de relever différents challenges. Personnellement, avec le travail que j’ai dû fournir à l’EPITA depuis la rentrée, je n’ai pas eu trop le temps de relever ces challenges. Cependant, j’avais anticipé cela en passant tout l’été à m’entraîner !
L’équipe lors du stage de préparation de septembre
Lors de l’ECSC, tu représenteras la France. C’est un sentiment un peu particulier ?
C’est sûr que c’est un peu stressant, d’autant qu’en plus de représenter le pays, ce sera également ma première compétition de cette envergure ! En tout cas, je suis fier d’appartenir à cette équipe : je veux donner le meilleur de moi-même et ne considère pas l’échec comme une option !
Penses-tu justement que l’équipe de France a ses chances ?
De ce que j’ai pu voir durant le stage d’entraînement, je sais qu’elle est composée de membres très compétents avec un niveau très homogène. Même si je ne connais pas encore le niveau des équipes qui se présenteront en face de nous, je nous crois vraiment capables de réaliser une belle performance.
Enfin, as-tu un conseil à donner à celles et ceux qui aimeraient se lancer dans compétitions de hacking ?
Il ne suffit pas de lire de la documentation. Seul le fait de pratiquer le plus possible permet de s’améliorer ! Il ne faut pas non plus avoir peur de se confronter à des challenges que l’on pense au-dessus de son niveau. Cet été par exemple, quand je m’entraînais, je pensais au départ que certains challenges n’étaient pas à ma portée. Sauf qu’après une dizaine d’heures passées dessus, je me suis rendu compte que j’avais finalement le niveau pour les surmonter. C’est en travaillant sur ce genre de choses que votre niveau progressera de façon exponentielle.
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