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Le Point Sécu : « La plus grande faille en matière de sécurité est humaine »

Consultant spécialisé dans la sensibilisation à la sécurité informatique au sein de l’entreprise Intrinsec, Justin Ganivet (EPITA promo 2012) est surtout connu sur la toile pour ses talents de vidéaste. À la tête de la chaîne YouTube Le Point Sécu, l’ingénieur s’est donné pour mission de vulgariser avec humour (et sérieux) la cybersécurité et ses enjeux. Un challenge ambitieux sur lequel revient ce passionné.

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Justin, ingénieur et vidéaste

 

Quand as-tu eu envie de te lancer sur YouTube ?
Véritablement en avril 2016. À l’époque, je faisais déjà un podcast audio, Le Comptoir Sécu, qui parlait de sécurité informatique, mais pour un public plus technique. En parallèle, je passais pas mal de temps sur YouTube et regardais beaucoup de vidéos, notamment celles de la chaîne e-penser, qui vulgarisent les connaissances scientifiques. Du coup, cela m’a donné envie de penser un nouveau format, en vidéo cette fois, pour vulgariser à mon tour le sujet de la cybersécurité et le rendre compréhensible pour le plus grand nombre. Je pense que pour vraiment changer les choses en matière de sécurité informatique, il convient d’en parler à tout le monde et pas seulement aux initiés : c’est ce que j’essaye de faire encore aujourd’hui avec Le Point Sécu.

Pour toi, la sécurité informatique doit être au cœur d’un débat d’utilité publique ?
Oui et chacun doit y participer ! D’ailleurs, on a beau mettre en œuvre toutes les protections possibles, des antivirus aux firewalls, la plus grande faille en matière de sécurité est humaine : si une personne décide de cliquer sur un lien potentiellement dangereux, par inadvertance ou non, elle cliquera dessus. Il faut donc parler un maximum des bonnes pratiques à avoir.

Pourquoi avoir opté pour la vidéo pour Le Point Sécu ? Tu aurais très bien pu poursuivre dans l’audio et proposer un podcast différent du Comptoir Sécu.
Pour le challenge ! J’aime toujours apprendre et découvrir de nouvelles choses, acquérir de nouvelles compétences. Là, passer à la vidéo représentait un vrai défi. Non seulement cela requérait un bagage technique différent, avec l’usage d’un matériel autre, mais aussi des notions d’écriture pour le côté fiction-narration, de montage, de post-prod, d’étalonnage, d’effets spéciaux…
J’ai aussi choisi la vidéo pour une autre raison assez simple : elle permet de toucher un plus large public ! Même si, aujourd’hui, on assiste à un regain d’intérêt autour des podcasts, avec de plus en plus de nouveaux concepts et des personnalités du Net qui s’y mettent, ils s’adressent à une audience assez minime. C’est en tout cas l’impression que j’ai, moi qui en écoute depuis 10 ans. Avec la vidéo, notamment sur une plateforme comme YouTube, on arrive plus facilement à toucher une audience plus forte et globalement plus jeune. Or, les jeunes générations n’ont pas forcément une très bonne compréhension de ce qu’est Internet : ils se limitent à Facebook et Snapchat. Pour elles, le travail de vulgarisation est donc bien plus important que pour les anciennes générations ayant connu ou gardé une certaine peur de l’informatique.

Au fond, ceux qui ont grandi avant ou pendant la démocratisation d’Internet ont toujours gardé une méfiance vis-à-vis de ce qu’ils pouvaient trouver sur le Net, alors que ceux qui ont tout de suite baigné dedans manquent de vigilance et se croient dans un environnement cadré et sécurisé, même si ce n’est pas toujours le cas.
Ma génération a trimé pour comprendre comment fonctionnait telle ou telle plateforme sur Internet. Il fallait que l’on apprenne à bidouiller, à explorer, à creuser. Avec l’avènement du Web 2.0 il y a une petite dizaine d’années, le Net est devenu plus « simple » en apparence dans son utilisation, limitant ainsi la curiosité des utilisateurs à se pencher sur l’envers du décor.

En début d’entretien, tu citais e-penser, la chaîne de Bruce Benamran, comme source d’inspiration. D’autres vidéastes t’ont également influencé pour Le Point Sécu ?
C’est vrai que la principale source d’inspiration a été e-penser – il suffit de revoir mes premières vidéos pour s’en rendre compte ! Mais à côté de cela, d’autres chaînes m’ont également beaucoup motivé à me lancer. Je pense notamment à DirtyBiology, Nota Bene, Cyrus North… Impossible de toutes les citer !

Es-tu seul sur le créneau de la cybersécurité ou d’autres vidéastes s’y intéressent-ils ?
Je ne suis pas seul, même si le créneau reste encore assez restreint si l’on ne compte pas les vidéastes uniquement centrés sur la technique informatique pure et dure. En France, l’une des chaînes de vulgarisation informatique les plus connues est celle de Micode : malgré son jeune âge, son créateur est très bon dans la vulgarisation et fournit un travail vraiment qualitatif. Malheureusement, le succès de Micode a aussi créé un engouement auprès de certaines personnes flairant le « créneau à prendre » qui font des vidéos moins fouillées, parfois pas très accessibles ni très fiables ou beaucoup trop sensationnalistes… Cela dit, je conseille aussi une autre chaîne française très bien faite : Digital Wink. Pour la petite histoire, elle a été créée par un autre Ancien de l’EPITA, Shubham Sharma (promo 2015), qui est devenu un ami par la suite !

As-tu l’impression d’appartenir à une communauté de vidéastes français ?
Oui. J’ai d’ailleurs rejoint il y a peu un « collectif » qui s’appelle Youdeo et réunit plusieurs vidéastes. Cela permet pas mal d’entraide, une saine émulation et des possibilités de collaborations, de rencontres, d’échanges, etc. C’est un vrai plus pour améliorer ses vidéos… et tisser de belles amitiés !

Combien de temps te prend la réalisation d’une vidéo ?
J’essaye de réaliser au moins une vidéo par mois, mais je n’ai pas vraiment de planning prédéfini, étant donné que je suis sur plusieurs projets en même temps, vidéos ou non. En fait, tout dépend des sujets traités. Par exemple, ma vidéo sur les Macron Leaks – un sujet alors d’actualité – a été écrite en une journée, tournée le lendemain, puis montée et publiée le surlendemain. Cela peut aller très vite comme cela peut demander plus de temps. Par contre, le processus est toujours le même : il faut d’abord que je trouve l’envie de parler de tel ou tel sujet. Après, ce qui prend le plus de temps, c’est l’écriture et le fait de pouvoir éviter le syndrome de la page blanche. Quant au choix du sujet, il repose sur deux critères : ma motivation pour en parler – est-ce que cela va me plaire ? – et son attractivité par rapport au public – cela va-t-il intéresser les gens ?

Tu dis travailler sur plusieurs projets. Peux-tu nous en dire plus ?
Actuellement, je suis en train de réaliser un court-métrage de fiction qui sera mis en ligne sur LeBoudoir, une toute petite chaîne où, avec des amis également amateurs, on s’essaye à la comédie. A côté de ça, je réalise aussi une série documentaire sur YouTube où j’interviewe des vidéastes belges et français présents sur la plateforme : cette série se nomme J’irai Dormir Dans Ton YouTube et se compose de plusieurs épisodes hébergés sur la chaîne de Youdeo. J’ai aussi d’autres choses de prévues, comme une vraie série de fiction liée à la sécurité, un peu comme Mr. Robot, ou encore des collaborations, mais je dois encore travailler dessus.

Quels conseils donnerais-tu à ceux qui voudraient également se lancer dans une « carrière parallèle » de vidéaste ?
Il faut oser démarrer et ne pas avoir peur car, dans tous les cas, la première vidéo ne sera probablement pas géniale ! L’idée, c’est de faire pour progresser. Si on ne commence pas, on ne pourra pas apprendre de ses erreurs. D’ailleurs, pour ceux que cela intéresse vraiment, il existe déjà sur YouTube de nombreux tutoriels de vidéastes permettant de connaître les rudiments et des conseils très pratiques, tant sur les méthodes de tournage que l’écriture. Il y a vraiment de quoi faire !

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